Marché européen
Le mouvement de forte hausse débuté la veille a occasionné sur Euronext en séance jeudi une certaine hésitation. Les cours du blé ont ainsi marqué un nouveau plus haut en séance à 198.50 €/t sur l'échéance Décembre pour finalement se replier en fin de journée dans le sillage du mouvement de repli aux USA en blé. Les intervenants sont toujours très attentifs à l'évolution des prix en mer Noire dans un contexte où la demande internationale demeure toujours active malgré la hausse des prix observés. Le suivi des chargements vers la Chine sera d'ailleurs un facteur à suivre. De plus, les conditions de semis pour la récolte prochaine amèneront également désormais un élément d'incertitude face aux conditions sèches observées dans certaines zones de la mer Noire ou au contraire le retour des pluies dans l'ouest de l'Europe.
L'avancée toute relative des récoltes de maïs amène peu à peu de nouvelles disponibilités en céréales sur le marché français. Les cours du maïs sont toujours proches des plus hauts depuis avril dernier en récolte 2020 mais suscitent malgré tout un intérêt en raison de l'écart qui se creuse entre le prix du maïs et du blé fourrager. L'arrivée de pluie et de vent sur la France en cette fin de semaine retardera dans certaines régions au moins temporairement la reprise des travaux de récolte.
Seul le marché du colza a enchainé hier une nouvelle journée de hausse. L'échéance Novembre 2020 est ainsi revenue tester, sur Euronext, la zone de 392 €/t en cours de journée avant de clôturer la séance sur une hausse moindre mais tout de même importante de +4.25 €/t à 389.25 €/t. La baisse des cours du pétrole et la difficulté des cours de l'huile de palme à Kuala Lumpur à confirmer la tentative de rebond, viennent néanmoins contenir la dynamique du marché du colza.
Marché américain
Le mouvement de rebond observé hier après la publication par l'USDA des chiffres des stocks trimestriels en baisse a soutenu le marché du maïs et de la graine de soja. Les cours du maïs ont ainsi marqué un nouveau plus haut sur l'échéance Décembre 2020 dépassant 3.80 $/b soit des niveaux équivalents à ceux négociés début mars. Cette progression a également été nourrie par les chiffres des ventes à l'export hebdomadaires qui cette semaine dépassent 2 Mt.
Les volumes de ventes à l'export sont également élevés en graine de soja avec un chiffre supérieur à 2.5 Mt, la dynamique export se confirme avec des chiffres cumulés des ventes en forte hausse en ce début de campagne. Les prix des graines de soja pour l'échéance Novembre 2020 parvenaient ainsi à s'afficher au-dessus de 10.20 $/b. La progression des prix des graines de soja a, par effet ricochet, surtout un impact sur l'évolution des prix des tourteaux aux USA dont les niveaux affichent de nouveaux plus hauts. A l'inverse, les prix de l'huile de soja sur le CME évoluent peu en revanche et reviennent même tester la zone de support de 32.40 $ sur l'échéance rapprochée.
La dynamique en revanche s'essoufflait en blé après la forte hausse de la veille. Le récent plus haut des prix semble en effet susciter des opérations de vente ou de prise de profit à court terme. Les chiffres des ventes hebdomadaires s'affichent toujours sur des niveaux satisfaisants dépassant 0.5 Mt. Les conditions sèches observées actuellement dans le sud des USA, et tout particulièrement au Kansas, offrent toutefois un facteur de soutien en cette période d'avancée des semis.
Marché mer Noire
Au cours du mois de septembre, les exportations ukrainiennes de céréales se sont montrées toujours aussi consistantes avec en cumul 4.25 Mt de grains chargées dont 3.47 Mt de blé, 0.75 Mt d’orge et seulement 30 000 tonnes de maïs. On remarquera que jamais dans son histoire récente, l’Ukraine n'avait montré une dynamique export aussi avancée en blé à ce stade précoce de la saison par rapport à l’objectif donné par l’USDA. En effet, au cours des trois premiers mois de campagne, l’Ukraine aura chargé près de la moitié de son disponible export de blé ! L’arrivée du maïs sur le marché permettra de relayer les exportations de blé au second plan. Néanmoins, les disponibilités au printemps seront particulièrement faibles cette année en blé ukrainien, laissant le champ libre pour les origines russes sur la scène internationale.