Marché européen

Léger rebond des cours des céréales hier après le net repli du début de semaine, et ce alors que l’Algérie, l’un de nos principaux clients, s’ouvre petit à petit aux origines mer Noire. L’Algérie pourrait rapidement accepter de modifier son cahier des charges en autorisant un peu plus de dégâts d’insectes qui passeraient de 0.1 % à 0.5 %, s’ouvrant ainsi à la Russie.

FranceAgriMer révisait à la baisse hier ses estimations d’exportations de blé pays tiers affichées à 6.6 millions de tonnes contre 7.75 encore affichées le mois dernier. Cela intègre la piètre activité export de ce début de campagne, si on fait abstraction de la bonne surprise venant de la Chine comme destination. Cela est à comparer à l’an passé avec 13.46 millions de tonnes. La production française s’affiche en blé à 29.5 millions de tonnes, proche des estimations d’Agritel à 29.2. Les exportations intracommunautaires sont également révisées en baisse à 6.4 millions de tonnes contre 7 millions encore affichées le mois dernier. Dans ce contexte le stock de report fin de campagne est revu en hausse à 2.9 millions de tonnes contre 2.6 estimés le mois dernier et 3.0 millions l’an passé. La qualité de la récolte 2020 s’affiche toutefois correcte, avec un taux de protéines moyen à 11.6 % et un PS de 79.2 kg/hl selon Arvalis.

En maïs, le stock de report fin de campagne est revu en hausse à 3.1 millions de tonnes contre 2.0 l’an passé. Dans le même temps, APK révise à la baisse son estimation de récolte en Ukraine à 35.1 millions de tonnes. Agritel Kiev affiche une estimation de seulement 33.5 millions pour le pays.

Sur la scène internationale, l’Egypte a acheté 235 000 t de blé hier dont 175 000 t origines russes et 60 000 t de Pologne. Les prix s’étalaient entre 248.24 usd rendu et 250.82 usd/t. A noter une nouvelle vente de 327 000 t hier de soja américain vers la Chine.

C’est le colza qui tenait la vedette sur les marchés hier, avec une progression autour des +5 €/t sur les différentes échéances d’Euronext. Outre la cassure chartiste du milieu de semaine, cette culture bénéficie de la forte progression des huiles végétales sur la scène internationale, palme, soja, canola, mais également des perspectives de baisse des surfaces pour la prochaine campagne.

A noter ce matin le repli de l’euro face au dollar à 1.1750 et des cours du pétrole affichés à 39.55 usd/baril sur New York.

Marché américain

Nouvelle progression hier sur Chicago, tous produits, avec les oléagineux une nouvelle fois en vedette. L’activité export de soja vers la Chine reste très soutenue,  ce qui devrait d’ailleurs inciter les farmers américains à accroitre leurs surfaces l’an prochain. Dans le même temps, les surfaces de blé devraient également progresser, après un chiffre affiché au plus bas historique l’an passé.

Le maïs progressait également au plus haut depuis 6 mois, ce malgré une baisse de la production d’éthanol à 926 000 barils par jour, et des stocks en repli, proches des plus bas depuis janvier 2017.

Les export sales de ce soir sont attendus dans des fourchettes de 300 à 700 mille tonnes en blé, de 800 mille à 1.9 millions de tonnes en mais et de 1.5 à 2.8 millions en soja.

Les fonds se montraient nets acheteurs hier pour 20 000 lots de soja, 20 000 lots de maïs et 3 000 lots en blé.

Marché mer Noire

Le centre agrométérologique souligne que l’Ukraine vit actuellement les conditions automnales les plus sèches depuis ces dix dernières années. Les réserves hydriques sur l’horizon superficiel du sol (0-10cm) sont absentes ou quasi absentes pour 70 à 80 % des sols du territoire. Seul l’ouest du pays connait une situation plus clémente. Dans certaines régions, le centre météo précise même que les conditions actuelles sont les pires des 50 dernières années d’observation, résultat de la sécheresse qui s’intensifie depuis la mi-juillet, date des dernières pluies significatives à l’échelle du territoire. A horizon 15 jours, peu d’améliorations sont attendues. Or, on se situe actuellement dans la fenêtre du 10 au 25 septembre, considérée comme optimale pour avancer dans les semis d’hiver…