Marché européen
Les marchés ont cédé du terrain hier tous produits, essentiellement sur craintes des conséquences économiques mondiales du coronavirus, plus que sur les fondamentaux apportés par le rapport USDA.
D’un point de vue financier tout d’abord, les perspectives de croissance économique font craindre une récession très forte au niveau mondial, la France étant loin d’être épargnée. En effet, notre économie dépend beaucoup du tourisme et la crise qui affecte le secteur aérien, qui était l’un de nos fleurons, accentue nos sombres perspectives. Les marchés boursiers et pétroliers ont de nouveau chuté hier dans un contexte où le covid 19 semble loin d’être résolu outre-Atlantique avec des mesures sanitaires insuffisantes.
Ce matin l’euro se replie à 1.1290 contre usd et le pétrole s’affiche à 35.60 usd/baril sur New York alors qu’il testait les 40 usd en début de semaine.
Sans surprise, l’USDA révise en baisse la production de blé à venir pour l’Europe et l’Ukraine mais cela est compensé par une hausse de la production estimée à venir en Australie accompagnée d’une baisse de la consommation dans le monde dans la filière animale. Et c’est bien là que les incertitudes sont les plus fortes, l’impact de la crise sanitaire sur la demande mondiale.
En maïs, peu de surprises avec une production en Argentine estimée à 50 millions de tonnes et au Brésil à 101 millions. Aux USA la production 2020 est attendue à 406 millions de tonnes, ce qui pourra conduire à un stock fin de campagne 2020/2021 à 84.4 millions de tonnes. Il faut remonter à 1987/1988 pour afficher un tel stock.
Sur la scène internationale, nouvel achat important de la part de la Chine en soja portant sur 720 000 t origines USA. La Tunisie a acheté 25 000 t de blé tendre et 50 000 t d’orge fourragère origines optionnelles. L’Arabie Saoudite a quant à elle lancé un appel d’offres pour 960 000 t d’orges fourragères.
Le colza cède du terrain dans le sillage du pétrole et du palme alors que les cours du soja se maintiennent.
Marché américain
Net repli des cours du blé avec un stock mondial fin de campagne 2020/2021 estimé en hausse à 316 millions de tonnes. Attention toutefois à regarder la structure de cette hausse, elle est essentiellement liée à la Chine et à l’Inde, alors que les stocks chez les 8 principaux pays exportateurs évoluent peu. Toutefois le marché surveille de près également le seuil des 5 usd/boisseau sur Chicago, qui, s'il confirmait sa cassure, serait intégré comme un signal chartiste baissier.
Le maïs quant à lui confirme des stocks très élevés aux USA, avec de plus une grande incertitude sur les besoins de la filière éthanol dans le contexte de crise actuelle.
Seul le soja apparait un peu plus solide, avec une demande chinoise très soutenue, même si les niveaux d’avant crise porcine ne sont pas encore atteints.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 5 500 lots de blé et nets acheteurs en maïs pour 13 500 lots et en soja pour 1 500 lots.
La position très nette vendeuse en maïs détenue par les fonds laisse envisager des rachats de positions short sur le moindre risque climatique.
Marché mer Noire
L’USDA n’a apporté que peu de corrections dans ses chiffres à l’occasion de la publication du second rapport portant sur la campagne 2020/21.
En blé, l’USDA revoit la production ukrainienne à 26.5 Mt contre 28 Mt précédemment. L’objectif export de ce pays se voit également réduit de 1.5 Mt à 17.5 Mt désormais. L’objectif de production et d’exportation russe et kazakh en blé reste inchangé.
En orge et maïs, l’USDA laissait ses prévisions inchangées à l’occasion du rapport d’hier.