Marché européen
Que penser de la situation de stress hydrique que connait la France sur le potentiel de rendements, telle est la question majeure que se posent les agriculteurs, alors que le bassin mer Noire bénéficie d’un temps jugé favorable. Cela permettra probablement à la Russie d’être de nouveau un acteur majeur sur la scène internationale pour la prochaine campagne.
La géopolitique fait un retour en force également sur la scène internationale avec une nouvelle détérioration des relations entre la Chine et les USA, laissant envisager de nouvelles tensions sur le commerce international entre les deux pays.
L’euro se renforce dans ce contexte affiché à 1.1135 contre usd ce matin et le pétrole reste stable à 35.50 usd/baril sur New York.
FranceAgriMer affiche un crop rating bon à excellent en blé à 56 %, en repli de 1 point par rapport à la semaine précédente, affichant ainsi le plus bas niveau depuis 2011. Probablement que ce crop rating va de nouveau se dégrader au regard des prévisions météorologiques de la semaine qui confirment à nouveau des températures supérieures à la moyenne. Le crop rating est laissé inchangé en orges d’hiver à 52 %, tandis que celui des orges de printemps est dégradé de 2 points à 56 %. La moisson 2020 sera un cru très précoce, puisque l’état végétatif affiche actuellement une avance de 12 jours par rapport à la moyenne de ces dernières années.
Sur la scène internationale, les USA ont vendu vendredi 132 000 t de soja à la Chine et 101 600 t de maïs à destination non communiquée.
L’huile de palme consolide autour des 2400 ringgits la tonne sur des livraisons rapprochées alors que le canola évolue très peu malgré la rétention à la vente des farmers canadiens dans un contexte de tensions également avec la Chine sur l’affaire Huawei.
Marché américain
Repli des cours du soja vendredi malgré de nouvelles ventes vers la Chine, dans un contexte de tensions entre les 2 pays sur la gestion de la crise à Hong Kong. Les craintes de voir les chinois ne pas honorer leur contrat du 15 janvier dernier refont surface, notamment en année électorale où Donald Trump pourrait être tenté par un durcissement de ses relations pour satisfaire une partie de son électorat.
En maïs, les semis sont quasiment terminés et les conditions climatiques sont favorables, incitant les fonds à encore accentuer leurs positions shorts affichées à 276 000 lots au 26 mai. Cela est assez inhabituel en cette période où, d’habitude, les fonds couvrent leurs positions par anticipation de weather market sur l’été.
En soja et en blé, les fonds sont quasiment neutres maintenant.
Ils se montraient d’ailleurs nets vendeurs vendredi pour 11 500 lots de maïs et 5 500 lots de soja. Ils étaient nets acheteurs en blé pour 5 000 lots.
Semaine passée la production d’éthanol était de nouveau en hausse et les stocks affichés au plus bas depuis janvier.
Le blé s’affichait en hausse vendredi sur Chicago dans un contexte de baisse des estimations de récolte 2020 pour l’UE. Toutefois l’activité export américaine demeure faible et non compétitive.
Marché mer Noire
Au cours de la semaine passée, de fortes précipitations ont été enregistrées sur le bassin de la mer Noire en Roumanie, en Ukraine ainsi que dans la partie européenne de la fédération russe. Les cumuls hebdomadaires dépassent les 50 mm dans les régions dites centrales en Ukraine comme en Russie. Après un début de printemps particulièrement sec, les cumuls de pluviométrie atteignent localement des montants encore jamais observés pour un mois de mai. Peu de zones ont été épargnées. Les plaines de l’est de la Roumanie ainsi que celles de la région de Stavropol en Russie ont été les moins bien servies et ce alors même qu’elles concentraient les plus fortes pertes de potentiel par rapport à la normale. De manière générale, ces pluies vont être bénéfiques pour les PMG mais laissent craindre une pression fongique sur épis forte.
La dépression reste en place et promet encore de fortes pluies pour la semaine à venir…