Marché européen
Les marchés marquaient une pause hier en blé après la progression de la veille, dans un contexte cependant qui demeure tendu en raison du déficit hydrique toujours persistant sur le nord Europe, et de pluies insuffisantes sur le bassin mer Noire. En orges fourragères toutefois, les cours se replient nettement dans un contexte où la demande dans le secteur alimentation du bétail faiblit, conséquence de la crise sanitaire. C’est le maïs au niveau mondial qui sombre, avec des cours au plus bas depuis 2009, conséquence de la crise de la filière éthanol, aux USA principalement.
Le pétrole affiche toujours autant de volatilité avec une échéance Juin qui ce matin sur New York est à 12 usd/baril, après la folle journée de lundi où l’échéance rapprochée, Mai, s’est affichée en territoire négatif, les acheteurs étant dans l’impossibilité de prendre livraison, les unités de stockage étant pleines. L’euro quant à lui évolue peu, affiché ce matin à 1.0850 contre usd.
Sur la scène internationale, Taiwan et la Corée du Sud ont acheté respectivement 65 000 t 206 000 t de maïs sans précisions de l’origine.
En oléagineux, les cours se repliaient nettement, notamment dans le sillage du palme et du pétrole. La filière biodiesel est bien évidemment mise à mal, et malgré une récolte européenne de colza qui s’annonce très déficitaire, les cours restent sous pression. Il sera intéressant vendredi de suivre le rapport StatCan sur les intentions de semis de canola au Canada.
Marché américain
Nouveau net repli des cours du maïs qui s’affichent au plus bas depuis 2009, post-crise des subprimes. C’est la filière éthanol qui contribue aux USA à près de 35 % des débouchés, filière qui est mise à mal avec la chute du pétrole. A cela vient s’ajouter la perspective de surfaces en hausse par rapport à l’an passé, et on assiste à une spirale baissière sur ce produit.
Cela vient limiter le potentiel de hausse sur le blé, les fabricants d’aliments du bétail substituant un tant soit peu le blé par le maïs, beaucoup moins onéreux.
La filière soja est quant à elle confrontée à l’arrivée de la récolte sud-américaine. Au Brésil, elle est affichée autour des 122 millions de tonnes et en Argentine à 51 millions. La compétition sur la scène internationale restera vive sur ce produit.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier encore pour 16 000 lots de maïs et 2 500 lots de blé. Ils étaient nets acheteurs pour 3 000 lots de soja.
Marché mer Noire
Malgré le rallye enregistré ce lundi sur les différentes échéances du contrat blé Euronext, les principaux exportateurs opérant sur la mer Noire n’ont guère revu à la hausse leur prix forward pour la campagne 2020/21. En effet, lors de la reprise suite à la trêve pascale, ceux-ci se sont contentés d’une révision à la hausse de +1/2 USD/t en fonction des opérateurs. Ainsi, le prix CPT-Odessa offert pour rendu récolte s’affiche encore sous les 180 USD/t.
Cette situation souligne le manque de visibilité des opérateurs sur la prochaine récolte. Les traders craignent en particulier le risque de défaut, dans un contexte où les potentiels de rendements dans la zone sont sérieusement remis en question en raison des conditions toujours aussi sèches.