Analyses 24/03/2020

Marché européen

Nouvelle journée de forte hausse sur le marché des céréales, toujours pour les mêmes raisons, forte demande à l’international et problèmes d’approvisionnements.

Ainsi, sur la scène internationale, l’Algérie revient aux achats en blé, alors qu’elle n’était attendue que le mois prochain. L’Algérie est un client privilégié de la France. L’Arabie Saoudite quant  à elle a surpris en achetant 1.2 million de tonnes d’orge fourragère alors que l’on attendait un achat de 750 000 t. Les origines sont optionnelles.

En blé meunier, c’est l’augmentation de consommation de pain qui alimente également la hausse, avec une demande chez les meuniers qui s’accroit, notamment sur sécurisation des approvisionnements.

Selon MARS, l’observatoire de la Commission européenne, les rendements en blé pour la prochaine campagne pourraient s’afficher à 5.88 t/ha au sein de l’UE, soit un repli de -2.1 % par rapport à la récolte 2019, affichés à 6.01 t/ha. Les rendements en orges d’hiver sont estimés à 4.85 t/ha en repli de -2.8 %. Seuls les rendements en colza au sein de l’UE sont attendus en hausse à 3.18 t/ha. Au 22 mars l’UE a exporté 23.21 millions de tonnes de blé tendre, contre 13.50 millions l’an passé à date.

En Russie, on assistait à une certaine confusion hier, avec les autorités demandant de contrôler voire de restreindre les exportations de denrées agricoles transformées, ce qui avait été interprété dans un premier temps comme une restriction à l’export des céréales. A ce stade il n‘en est rien. Il faut dire que la chute du rouble ces derniers temps a entrainé une hausse de l’inflation des prix, notamment sur les produits dits de base.

Le colza évoluait peu hier, toujours partagé entre des cours du pétrole qui restent très bas, mais des cours du soja qui progressent.

L’euro s’affiche ce matin à 1.0780 et le pétrole à 24.30 usd/baril sur New York.

Marché américain

Nette hausse des cours du blé et du soja hier sur Chicago.

En blé, c’est la forte demande en produits panifiables qui soutient les cours, alors qu’en soja c’est la demande des fabricants en aliments du bétail. En effet, la baisse de la production d’éthanol à base de maïs engendre une baisse de la production des drèches, donc une augmentation de la demande en soja.

Le maïs quant à lui reste indécis, et pénalisé par la filière éthanol.

Les USA connaissent une forte évolution de la pandémie, avec des conséquences économiques à venir très fortes.

Les fonds se montraient nets acheteurs hier pour 12 000 lots de blé et 12 000 lots de soja. Ils étaient nets vendeurs pour 3 500 lots de maïs.

Marché mer Noire

Que ce soit en base FOB, CPT et même EXW-farm, les prix du blé mer Noire progressent sensiblement dans le sillage du mouvement observé la semaine passée sur Chicago ou Euronext. De nouveau, ce matin, les exportateurs reverront très certainement leurs offres à la hausse. Le blé fob Novorossisk s’affiche à 205$/t, cependant encore en recul de 30$ par rapport à ses plus hauts de la mi-janvier.

Avec désormais une différence de prix par rapport aux origines européennes supérieure à 10$ en base FOB, les origines mer Noire devraient être largement plébiscitées par les importateurs dans les jours et semaines à venir.