Analyses 04/10/2019

Marché européen

La situation demeure délicate sur le plan macro-économique avec toujours des craintes d’un ralentissement de la croissance américaine et de la croissance mondiale en conséquence de la guerre commerciale que se livrent actuellement les deux premières économies mondiales. Si les places boursières rebondissaient hier après leur sévère déroute de la veille, le pétrole lui est revenu sur ses plus bas niveaux de l’année. Les craintes qui pèsent sur le dollar renforcent quant à elles la parité €/$ qui après s’être aventurée sous les 1,09 en début de semaine, revenait tester les 1,10 hier.

Malgré ce contexte adverse, le blé poursuit sa progression et atteint un nouveau plus haut depuis 2 mois sur Euronext. Le marché salue ainsi la 3ème vente de blé français vers l’Egypte depuis le début de campagne et surtout l’annonce par le Maroc de l’octroi de la totalité du quota d’imports à droit réduit de 576 000 t de blé d’origine Union européenne. Ce volume important devra être livré avant le 31 janvier prochain.

Cette fermeté du blé apporte un peu de soutien par sympathie au maïs qui néanmoins conserve une grande prudence face aux échos de rendements records à date en Ukraine.

Quant au colza, il ne sait toujours sur quel pied danser et poursuit son évolution dans une fourchette de cotation très étroite de 385,5 à 387,5 €/t sur Euronext Novembre 2019 dans l’attente de nouveaux éléments. Il trouve néanmoins du support à travers la hausse quotidienne du Canola qui a gagné plus de 3 % depuis le début de la semaine à Winnipeg suite aux intempéries actuelles. Ainsi la récolte du Canola au Saskatchewan n’est réalisée qu’à 24 % contre 70 % habituellement.

Marché américain

Les cours se consolident sur l'ensembe des grains à Chicago avec des prises de profit après la forte hausse initiée par le rapport USDA de lundi. L'attentisme est toufefois de mise avant le rapport USDA du 10 octobre prochain qui en dira plus sur les estimations de production de maïs et soja US. Les doutes sur les niveaux de rendements US se renforcent et l'annonce d'une vague de froid sur le nord de la Corn Belt pour la fin de la semaine prochaine commence à animer les discussions. 

Le blé à Chicago trouvait hier du support à l'annonce d'un achat de 130 000 t de blé White par la Chine. Il s'agit du 1er achat de blé US depuis mars dernier et du plus gros achat de blé américain par la Chine en une seule fois depuis 3 ans. Pour autant les ventes export hebdomadaires publiées hier par l'USDA sont restées faibles comme attendues à 328 000 tonnes. 

Soja et Maïs trouvent quant à eux du soutien dans l'attente ce jour du plan de l'administration Trump pour soutenir davantage la filière des biocarburants aux Etats-Unis. En maïs c'est un meilleur accès à l'E15 pour les consommateurs qui devrait entre autres être annoncé. 

Les ventes export hebdomadaires de maïs atteignent 562 000 t ce qui est conforme aux attentes et bien inférieur à l'an passé. Le soja quant à lui affiche des ventes exports bien au-dessus des attentes à 2,08 Mt avec par ailleurs de nouvelles ventes vers la Chine. 

Les fonds étaient acheteurs hier à Chicago de 6000 lots de maïs, 2000 lots de soja et 1500 lots de blé.

Marché mer Noire

Selon les données préalables de Rosselkhoznadzor, depuis le début de la campagne de commercialisation au 1er octobre, la Russie a exporté 15,5 Mt de céréales et de produits transformés, ce qui représente - 1,6 Mt ou - 9 % de moins que le chiffre de l'an dernier à la même date. Les exportations de blé et d’orge ont diminué, respectivement, de -10 % et de -26 % vs 2018/19, affichant des volumes de 12,2 Mt et de 1,3 Mt. Le mois de septembre a toutefois été un mois record pour les exportations de soja. Ainsi, 199 000 t de soja ont été expédiées, soit trois fois plus que le volume de l'an dernier.

En ce qui concerne les principaux acheteurs de céréales russes, depuis le début de la campagne la Turquie occupe la première place avec 3,4 Mt de céréales achetées, dont 2,97 Mt de blé. Ensuite se placent sur le podium l’Égypte et l’Iran avec, respectivement, 1,5 Mt et 694 Kt de grains importés. Parmi les 10 premiers pays importateurs de céréales russes, le Bangladesh se distingue et affiche la plus forte croissance grâce à ses achats de blé russe en septembre.