Marché européen
Les cours du blé continuaient leur mouvement de rebond hier sur Euronext favorisés par un retour des intérêts acheteurs sur les plus bas niveaux de la campagne à ce jour. Toutefois, ce mouvement est limité dans son ampleur par l’importance des quantités restant à mettre en marché.
Assistant au retour d’un euro/dollar au-dessus des 1,19 en raison d’une reprise des incertitudes sur la réforme fiscale US, les opérateurs restent inquiets quant à la compétitivité export des blés européens avec un cumul à ce jour, selon Bruxelles, de 8,5 Mt de blé vendues sur pays tiers contre 10,7 Mt l’an passé à date.
Les appels d’offres se succèdent toutefois sur ces bas niveaux, car après l’Egypte et l’Algérie en début de semaine c’est au tour de l’Arabie Saoudite de tenir un tender pour 480 000 tonnes de blé.
D’un point de vue météorologique, sans problème sur l’hémisphère nord, les regards restent tournés vers l’hémisphère sud. En Amérique du Sud, la situation est très partagée entre les centre et nord Brésil qui bénéficient de conditions très bénéfiques et un sud Brésil et est Argentine où le déficit hydrique menace toujours. Mais c’est surtout l’Australie qui sera sous les projecteurs dans les tous prochains jours avec l’arrivée de fortes pluies sur le sud-est du pays où 30 à 50 % des blés sont encore sur pied.
Le marché du colza européen conserve quant à lui une certaine dose de pression baissière au regard de la lourdeur des huiles végétales mais également du Canola canadien. Sur ce marché les opérateurs sont dans l’attente de l’estimation officielle de production 2017 de StatsCan, à paraître mercredi 6 décembre prochain, sachant que le consensus établi par Reuters fait état d’un niveau de récolte record attendu en moyenne à 20,2 Mt contre 19,7 t en septembre par StatsCan.
Marché américain
Les cours étaient partagés hier sur le blé et le maïs à Chicago entre le support de rachats de positions shorts de fin de mois de la part des fonds d'une part, et la déception des chiffres export hebdomadaires d'autre part. Ainsi malgré la forte chute des cours du blé US des dernières semaines, seules 184 200 tonnes ont été vendues la semaine passée. Il en est de même en maïs où les ventes export hebdomadaires de 600 000 tonnes sont bien en dessous des attentes.
En soja, les exports de 943 000 tonnes hebdomadaires ressortent dans le bas des attentes avec un cumul inférieur à l'an passé alors que l'USDA prévoit une hausse cette campagne.
La décision de l'EPA de maintenir les volumes du mandat biocarburants pour 2018 et 2019 à 15 Milliards de gallons d'éthanol et 2.1 Milliards de gallons de biodiesel apporte peu sur le marché. Le manque de progression des volumes déçoit les opérateurs les plus haussiers et ambitieux alors que l'absence de recul des volumes rassure les plus baissiers et pessimistes.
A chicago hier, les fonds ont acheté 9 000 lots de maïs et 1 000 lots de blé. Ils ont vendu 6 000 lots de soja.
Marché mer Noire
Les prix de la graine de tournesol ont perdu l’équivalent d’une dizaine de dollars au cours des 15 derniers jours en Ukraine. Les prix corrigent en effet et intègrent à la manière des prix des huiles sur Rotterdam la baisse récente des prix de la palme, ainsi que la hausse des taxes à l’import sur les huiles par l’Inde.
Hormis le fait que la concurrence est forte entre crushers pour s’approvisionner en graines, dans la mesure où les capacités de trituration sont bien plus importantes que la production de tournesol en elle-même, un faisceau d’éléments porte à penser que la baisse pourrait se prolonger. Les marges de trituration restent très faibles. L’huile ukrainienne reste actuellement chère par rapport à celle rendue Rotterdam. D’autre part, les stocks dans les ports croissent rapidement, les triturateurs étant peu enclins à vendre sur les niveaux de prix actuels peu rémunérateurs…