Analyses 31/01/2022

Marché européen

La journée de vendredi a été marquée par les interventions des spécialistes de la filière agricole au Paris Grain Day organisé par Agritel, qui a pu se tenir en présentiel et en visio dans le respect des règles sanitaires au Méridien porte Maillot. Ainsi le Paris Grain Day consensus s’affiche cette année à 3.87, confirmant le sentiment haussier sur les marchés sur une échelle allant de un à cinq, 1 étant très baissier et 5 très haussier.

Sur la scène internationale, l’Egypte a acheté 420 000 t de blé, toutes origines mer Noire, la France était pénalisée par le différentiel des coûts de fret, alors qu’elle est compétitive en base FOB. Les USA ont vendu 264 000 t de soja à destination de la Chine, 141 514 tonnes au Mexique et 251 500 t à destination non communiquée. Il faudra que la France trouve en blé d’autres destinations que l’Algérie, qui a jusqu’au dernier appel d’offre boudé notre origine France.

Les tensions à la frontière ukrainienne avec la Russie continuent de soutenir les cours, car en cas d’invasion par la Russie, les flux logistiques seraient probablement très perturbés.

Les cours sur Chicago progressent nettement dans un contexte climatique adverse sur les blés d’hiver aux USA, tout comme sur les sojas et maïs au Brésil et en Argentine.

Le marché des huiles trouve du soutien dans la fermeté du palme qui ne se dément pas, mais également dans la hausse quasi ininterrompue du pétrole.

Le dollar se raffermit encore ce matin à 1.1160 contre euro et 77.90 contre rouble. Le pétrole poursuit son ascension affiché à 87.85 usd/baril sur New York ce lundi matin.

Marché américain

La météo s’invite une fois de plus sur les marchés avec des conditions climatiques exceptionnelles sur une partie du pays, compliquant les aspects logistiques notamment. Le maïs trouve du soutien également dans la fermeté des cours des engrais, avec ceux de l’urée qui repartent à la hausse après le net repli du début d’année. Les stocks d’éthanol sont cependant en hausse, conséquence en partie probablement d’un ralentissement de la consommation liée au covid. En argentine l’attaché USDA révise à la baisse son estimation de production à 51.0 millions de tonnes contre 54 millions affiché lors du dernier rapport USDA.

Le soja trouve toujours du soutien dans le déficit hydrique constaté sur le sud du Brésil et sur une grande partie de l’Argentine. Ainsi la production au Brésil pourrait s’afficher sous les 130 millions de tonnes contre 139 encore estimés lors du dernier rapport USDA. Le soja trouve du soutien dans la fermeté des huiles, palme notamment, ainsi que sur la hausse continue des cours du pétrole.

Le blé n’était pas en reste vendredi avec une hausse des cours, notamment dans un contexte toujours aussi tendu d’un point de vu géopolitique entre la Russie et l’Ukraine.

Les fonds se montraient nets acheteurs vendredi pour 19 000 lots de maïs , 12 500 lots de soja et 5 500 lots de blé.

Marché mer Noire

Il est " fort probable " qu'une taxe sur les exportations de céréales russes continuera d'être appliquée à long terme, mais elle pourrait évoluer vers un système plus flexible, a déclaré Christina Serebryakova, courtier chez Atria Brokers, lors de la conférence du Paris Grain Day vendredi dernier.

Le gouvernement russe a établi une " importante source de revenus " grâce à cette taxe et il est peu probable qu'il l'abandonne de si tôt, a ajouté Mme Serebryakova. Mais le gouvernement envisage de plus en plus de réviser la formule dans le but de libérer les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires de cette charge financière lourde. Les discussions avec l'ensemble du secteur agricole devraient commencer après le 15 février, date à laquelle le quota d'exportation entrera en vigueur pour le reste de la campagne 2021/22. 

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