Marché européen
Le raffermissement de l'euro face au dollar pousse cette parité à retrouver désormais la zone de 1.16. Le retour sur les plus hauts niveaux depuis octobre 2018 implique naturellement des ajustements de prix en raison notamment du potentiel d'importation rendu plus accessible.
Les dernières estimations de l'IGC, en ce mois de juillet, ont conforté l'hypothèse d'une révision à la baisse des productions mondiales tant en maïs qu'en blé par rapport aux estimations précédentes. Les tendances sont toutefois conformes à celles de l'USDA de ce début de mois avec une hypothèse de production malgré tout en hausse en maïs à l'échelle mondiale par rapport à l'an dernier. A l'inverse, l'IGC table désormais sur une production en blé équivalente à l'an dernier avec malgré tout un repli des stocks chez les principaux pays exportateurs.
En oléagineux, la fermeté des cours des huiles, et tout particulièrement de l’huile de palme en Malaisie, conduit à apporter du soutien aux graines. De plus, la révision à la baisse du potentiel de production de colza en Ukraine limite les disponibilités à l’export par rapport à l’an dernier. Sur Euronext, l’échéance Novembre parvenait ainsi hier à afficher une hausse de +1 €/t en évoluant au-dessus de la zone de support.
Marché américain
Même si les ventes rapportées hier sont bien moins impressionnantes que ces derniers jours avec un volume de 132.000 t de graine de soja, les achats par la Chine de soja américain se poursuivent. Le rythme actuel, conforté par les chiffres hebdomadaires à l'export, efface ainsi le spectre de l'an dernier où, à la même époque, la Chine boudait les origines US en plein conflit commercial entre Pékin et Washington. Les prix de la graine de soja, qui marquaient une phase de stabilisation depuis plusieurs jours sous le niveau de 9 $/b, viennent à nouveau tester ce niveau à l'approche de la fin de semaine. Le contrat Septembre 2020 à Chicago a ainsi clôturé en fin de séance jeudi sur son plus haut niveau depuis le début mars au-dessus de 9 $/b.
Les ventes hebdomadaires de maïs se tassent en ancienne récolte. En revanche, les volumes progressent en nouvelle récolte où 2.3 Mt ont été négociées d'après les chiffres de l'USDA communiqués pour la semaine dernière, intégrant ainsi les contrats pour 1.76 Mt annoncés le 14 juillet. Soutenus par l'activité export, les cours à Chicago se stabilisent face à des conditions de culture toujours bonnes et des pluies possibles dans les prochains jours.
En blé, les prix à Chicago affichaient hier un léger repli malgré des chiffres hebdomadaires à l'export encourageants avec des ventes de 616.700 t. Les révisions à la baisse, de la part de l'IGC, des perspectives de production aux USA, n'ont pas eu d'effet. L'IGC a ainsi révisé la production américaine de l'ordre de -0.5 Mt par rapport à son estimation précédente.
Marché mer Noire
Le flux d'informations provenant des plaines encourage Agritel à réviser son estimation de production ukrainienne de colza de 2,8 Mt à 2,52 Mt. Pour rappel, la production de 2019 s’établissait à 3,35 Mt.
Cette perte de potentiel est motivée par:
- Une réduction de la superficie à récolter de 1,1 Mha à 1,05 Mha en raison des aléas climatiques printaniers
- Et par une réduction du rendement prévisionnel de 2,6 t/ ha à 2,4 t/ ha suite aux échos reçus des plaines.
Les triturateurs locaux pourraient légèrement réduire le volume de transformation du colza de 0,35 Mt l’an passé à 0,25 Mt. Par conséquent, le potentiel d'exportation 2020/21 du pays est estimé à 2,25 Mt contre 3,0 Mt la saison dernière.
Par ailleurs, il faut noter que la teneur en huile du colza 2020 est inférieure de deux points en moyenne à celle de 2019.