Marché européen
Nette progression des cours du blé hier dans un contexte où l’estimation de récolte 2020 en France est revue en baisse, suite à une révision à la baisse des surfaces affichée par le ministère avant hier de – 200 000 ha à 4.4 millions. Cela engendrerait à rendement égal une révision à la baisse d'1 million de tonnes, ce qui donne maintenant une production totale estimée à 31.3 millions de tonnes. Cela est bien inférieur à l’an passé affiché à plus de 39 millions de tonnes. Dans ce contexte FranceAgriMer affiche des exports pays tiers pour la campagne 2020/2021 à 7.75 millions de tonnes, bien en deçà de la campagne précédente avec 13.6 millions de tonnes. Le stock à juin 2021 est estimé maintenant à 2.6 millions de tonnes, à comparer à un stock début de campagne aujourd’hui à 3.0 millions.
En orges, toutes variétés confondues, le stock fin de campagne 2020/2021 est revu en hausse à 2.1 millions de tonnes, contre 1.6 million en début de campagne, conséquence de la baisse de la demande qui occulte plus largement la baisse prévisionnelle de la récolte 2020.
D’un point de vue climatique, le nord France et communautaire est confronté actuellement encore à des pluies pénalisantes pour les chantiers de récolte. Le reste de l’héxagone bénéficie d’un temps plus clément, permettant une avancée rapide des moissons avec les premières coupes de blé qui confirment une grande hétérogénéité en termes de rendements, mais avec une qualité au rendez-vous. En Argentine à l’opposé, le déficit hydrique en cette période de semis engendre une révision à la baisse des surfaces implantées de l’ordre de – 400 000 ha selon la bourse de Rosario. Cela induirait alors une révision à la baisse de la production à 18/19 millions de tonnes contre 21/22 millions précédemment estimés.
Sur la scène internationale l’activité demeure réduite. On notera toutefois un appel d’offre de la Jordanie pour 120 000 t de blé meunier et par les Philippines de 110 000 tonnes de blé fourrager.
Le colza poursuit sa progression dans le sillage du pétrole notamment qui s’affiche à 40.80 usd/baril ce matin. L’euro progresse également affiché à 1.1350 ce matin contre usd.
Marché américain
Très nette progression des cours sur Chicago hier dans un contexte de rachats de positions suite à la révision à la baisse de la production en France, mais également face aux craintes de voir la production en Argentine chuter en raison des difficultés de semis liées au déficit hydrique. Dans ce contexte, les bilans chez les 8 plus grands pays exportateurs se tendent mais reste une grande inconnue, la demande. L’impact du covid sur cette dernière est certain mais demeure très difficile à mesurer.
Les fonds se montraient nets acheteurs hier en blé pour 15 000 lots et en maïs pour 10 000 lots. Ils étaient toutefois nets vendeurs en soja pour 4 500 lots.
Le soja se repliait hier sur Chicago dans un contexte où les 9 usd/ boisseau constituent une zone de résistance.
Les opérateurs vont poursuivre aujourd’hui leurs ajustements de positions avant le rapport USDA de demain.
Au Brésil, le Conab révise son estimation de production de soja à 120.9 millions de tonnes et celle de maïs à 100.6 millions.
Marché mer Noire
La récolte de céréales à paille prend du retard par rapport à la saison dernière dans le bassin mer Noire. En Ukraine , à la veille du week-end, 289 000 ha d’orge et 110 000 ha de blé avaient été moissonnés contre respectivement 1 012 000 ha et 750 000 ha l’année passée. Les pluies orageuses de la semaine passée dans les régions du sud ont amplifié ce retard. Côté rendements, ils remontent rapidement en orge avec la progression des chantiers de récolte. En blé, le rendement moyen en ce début de récolte est inférieur de 50 % aux premiers rendements de 2019. Les chiffres à paraitre ce vendredi apporteront certainement plus d’éléments positifs.
En Russie, le retard est également d’actualité notamment en blé. Avec moins de 3 Mha de blé moissonnés contre 4.5-5 Mha l’an passé. Le rendement moyen remonte rapidement au gré des coupes malgré que celui-ci s’affiche en recul de -20 % par rapport à l’an passé à surface récoltée égale.