Marché européen
Le rapport USDA a apporté son lot de surprises notamment en affichant des surfaces de maïs aux USA bien inférieures aux attentes. Compte tenu de la position nette vendeuse très élevée de la part des fonds sur ce produit, la hausse hier soir sur Chicago en fut d’autant plus significative.
Dans le sillage de Chicago, les cours sur Euronext rebondissaient, ce malgré l’habituelle pression récolte en cette période. En France les moissons se poursuivent avec toujours la même constatation, des écarts de rendements très significatifs y compris sur une même zone.
L’Algérie a donc acheté hier un volume de blé non communiqué pour le moment, sur une base de prix autour des 218 usd/caf sur 2 périodes de livraisons, première et seconde quinzaine de septembre. Au regard des prix pratiqués, les origines seront européennes principalement, selon les analystes, baltes et françaises. Le détail des transactions et des origines ne seront connues que plus tard. On notera également l’achat par la Jordanie de 60 000 t de blé de qualité hard et par la Corée du Sud de 60 000 t de blé fourrager, les deux origines optionnelles.
Les cours du palme reprennent un peu de couleur avec une hausse des exportations de la part de la Malaisie de 29 % en juin par rapport à Avril. Toujours est-il que les incertitudes sur le futur demeurent d’actualité au regard de la pandémie du covid 19 qui s’accélère aux USA et qui fait également un retour en Asie.
Dans ce contexte général, les cours du pétrole continuent de buter sur les 40 usd/baril et le dollar évolue peu, affiché ce matin à 1.1240 contre euro.
Marché américain
Rapport USDA surprise hier avec seulement 92 millions d’acres de maïs emblavés par les farmers américains, contre 97 millions affichés en mars et des attentes des traders de 95.2 millions. Cette baisse des emblavements ne bénéficie pas au soja, puisque les surfaces emblavées s’affichent à 83.8 millions d’acres contre 83.5 millions affichés en mars, et des attentes de 84.7 par les opérateurs. Idem pour les surfaces de blé toutes variétés confondues, avec 44.2 millions d’acres contre 44.7 affichés en mars ou attendus par les traders. Les farmers américains ont donc certainement décidé de mettre en jachère une partie de leurs surfaces au printemps, au regard de prix alors jugés très bas et en pleine crise du coronavirus.
Les surfaces de blé sont au plus bas depuis que l’USDA les enregistre, soit depuis 1919. A noter également des surfaces non récoltées.
Tous ces éléments haussiers seront à modérer par une baisse de la demande liée à la situation sanitaire mondiale actuelle, baisse bien difficile à appréhender. Cela se traduit par un rapport USDA cette fois ci légèrement baissier au regard des stocks au 30 juin aux USA.
Les fonds couvraient donc de nombreuses positions shorts hier en se montrant nets acheteurs pour 40 000 lots de maïs, 19 000 lots de soja et 3 500 lots de blé.
Marché mer Noire
Malgré la remontée significative des prix du blé lundi sur Euronext, les exportateurs revoyaient hier les offres sur le bassin mer Noire à la baisse et ce même significativement. Les prix du blé en base FOB perdaient ainsi entre 3 et 4 USD/t en fonction de l’origine et de la qualité. Le FOB Novorossiysk pour le 12.5 % s’affiche désormais sous les 200 USD/t à 197 USD/t.
Les bases par rapport au blé Euronext restent particulièrement élevées en ce lancement de campagne par rapport aux années précédentes. Alors que la récolte bat son plein dans le sud Russie ou Ukraine, les récentes remontées des plaines quant aux rendements s’améliorent. Ainsi, la notion de « pression récolte » pourrait prendre tout son sens dans les jours et semaines à venir dans le bassin mer Noire.