Marché européen
L’échéance Mai en blé sur Euronext a allègrement franchi le seuil des 200 €/t hier, en clôturant à 203.50 €/t, revenant ainsi sur le plus haut de l’année déjà testé le 20 avril dernier. Cette échéance est sujette à de nouveaux mouvements importants à 3 jours de sa clôture, se déconnectant du marché physique. Sur les autres échéances, récolte 2020 maintenant, les cours s’affichaient inchangés à + 0.50 €/t.
D’un point de vue climatique, de très nombreux orages sont constatés en Ukraine et sud Russie, venant alléger le stress hydrique là où ils sévissent, mais provoquant aussi parfois des dégâts là où ils sont trop violents. Ce que redoutent les opérateurs maintenant, c’est le froid attendu semaine prochaine, notamment en France à un stade sensible dans de nombreux cas de la méiose.
Les cours du pétrole ont une nouvelle fois progressé hier en début de journée avant de céder un peu de terrain. Ils s’affichent sur New York ce matin à 24.20 usd/baril. L’euro quant à lui est affiché à 1.0800 contre usd.
L’Argentine connait de nombreuses difficultés dans ses exportations, conséquence de l’absence de dockers dans les ports avec le covid 19, mais également des problèmes de logistique interne avec des niveaux d’eau des fleuves trop bas pour permettre le transport fluvial.
Sur la scène internationale, la Corée du Sud a acheté 138 000 t de maïs origine sud-américaine. La Jordanie est aux achats pour 120 000 t de blé.
Le Maroc qui a subi une importante sécheresse ces derniers mois, va voir sa récolte 2020 en net retrait par rapport à l’an passé , conduisant l’Etat à reconduire sa décision de taxes à zéro sur les importations de céréales, contrairement aux années précédentes, où une taxe de 35 % à l’import avait été appliquée pendant le début de campagne pour permettre aux producteurs d’écouler leur marchandise en local à des prix décents.
En maïs, l’Europe a augmenté son mécanisme de taxes à l’importation au regard des prix pratiqués aux USA, au plus bas depuis 10 ans. Ces taxes s’affichent maintenant à 10.40 €/t contre 5.27 € précédemment.
En colza, peu d’évolution hier dans l’attente du rapport StatCan aujourd’hui sur l’état des stocks et des intentions de semis de canola au Canda.
Marché américain
Baisse des cours tous produits hier sur Chicago dans un contexte de craintes de nouvelles tensions entre la Chine et les USA. Les tensions commerciales reviennent sur le devant de la scène entre les deux pays, venant se conjuguer à une demande sur la scène internationale pénalisée par la crise sanitaire.
La pression vendeuse était toutefois contrebalancée en partie par les craintes de dégâts de gel sur les USA, avec une vague de froid attendue ce week-end, pouvant impacter les blés, mais également les maïs récemment semés.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 9 500 lots de maïs, 4 500 lots de soja et 2 500 lots de blé.
Marché mer Noire
Les prix forward proposés en Ukraine pour la récolte 2020 en blé ont montré une certaine stabilité au cours des récentes semaines. Ainsi, pour livraison récolte, le blé 11.5 % s’achète à 177 $/t, rendu Odessa. Le discount pour la qualité fourragère continue de se creuser et atteint les -10$/t. Les traders anticipent ainsi une plus forte proportion de qualité fourragère cette année pour la récolte ukrainienne en raison de craintes sur les PS dans les contrées méridionales suite à l’épisode de sécheresse. La prime à la protéine est en revanche particulièrement faible, le 12.5 % s’affichant à +1 $/t par rapport au 11.5 %, toujours dans le cadre de contrats forward.
Les prix offerts en orge sont stables à 161 $/t alors que les prix pour le maïs récolte 2020 se replient chaque semaine un peu plus pour s’afficher actuellement à 144 $/t pour des livraisons en octobre. On ajoutera une douzaine de dollars à ces prix rendu port pour avoir leur équivalent en base FOB.