Marché européen
Les cours du blé cédaient encore un peu de terrain hier, toujours dans le sillage de Chicago, et ce malgré un rebond outre-Atlantique des cours du soja et du maïs. L’incertitude demeure donc sur les marchés quant aux conséquences économiques et donc sur la demande de commodities agricoles. S’il faut certes continuer à se nourrir, il n’en demeure pas moins que le commerce mondial se trouve affecté par la crise sanitaire actuelle.
Le colza évoluait quant à lui en début de séance en territoire négatif, affecté par la baisse de la demande sur les produits pétroliers, avant de clôturer en territoire positif, soutenu d’un côté par le rebond du palme, et de l’autre par le soja.
L’euro poursuit son rebond face au dollar, affiché ce matin à 1.1150, dans un contexte où les financiers s’attendent à une baisse des taux de la Fed outre-Atlantique pour soutenir l’économie.
En Australie, ABARES affiche une première estimation de production de blé pour la prochaine campagne à 21.3 millions de tonnes contre 15.17 millions cette année. Les surfaces à semer à venir sont estimées à 12 millions d’hectares contre 10.1 cette année. Ces chiffres sont à prendre avec précaution, les semis n’ayant pas débuté.
En France, les exportations de blé pays tiers demeurent très soutenues, avec des chargements pour les pays tiers estimés à 1.46 million de tonnes.
Sur la scène internationale, la Turquie est aux achats pour 305 000 t de blé et la Thaïlande pour 240 000 t de blé fourrager. Les origines seront optionnelles.
La Commission européenne laisse inchangée son estimation d’exportations de blé pays tiers à 28 millions de tonnes pour la campagne actuelle, à comparer à 21.5 millions l’an passé. Les importations de maïs sont laissées également inchangées à 20 millions de tonnes, contre 24.2 l’an passé.
Marché américain
Marchés très incertains hier sur Chicago, avec des cours du blé toujours en territoire légèrement négatifs, alors que le maïs et le soja rebondissaient.
En dehors des fondamentaux, qui ne justifient pas toujours ces mouvements, il faut y voir l’action des fonds qui couvrent des positions shorts en maïs et en soja, et prennent des profits sur positions longues en blé. Dans ce contexte de forte incertitude, les fonds réduisent leurs risques face aux fluctuations des marchés.
Les inspections à l’export s’affichent sur la semaine se terminant le 27 février, à 670 608 tonnes en soja, 896 221 tonnes en maïs, dans la fourchette des attentes, et à 657 097 tonnes en blé, au-delà des attentes.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 3 500 lots et nets acheteurs en maïs pour 10 000 lots et en soja pour 7 500 lots.
A noter hier un fort rebond des indices boursiers, le dow Jones grimpant de + 5 %, la plus forte hausse depuis 2009. Les traders saluent la perspective de baisse des taux de la Fed.
Marché mer Noire
En Ukraine, la question de la remise en place du ministère de l'Agriculture a été soulevée aujourd’hui entre le président et le cabinet des ministres. Rappelons qu’en septembre 2019, le ministère avait été supprimé et placé sous la direction du ministère de l'Economie. De nombreux acteurs de la filière agricole ont pris cette décision négativement, ils soutiennent donc les négociations d'aujourd'hui sur cette question. La décision sera connue cette semaine.
Dans le même temps, le président du pays a demandé une réunion parlementaire extraordinaire le 4 mars, expliquant que la Rada, le parlement ukrainien, n'a pas suffisamment de temps pour examiner toutes les questions. Cela freine par conséquent la procédure du développement de la loi sur l'ouverture du marché du foncier, qui devait entrer en vigueur en octobre 2020.