Marché européen
Sans que la psychose du coronavirus retrouve son paroxysme de la fin janvier sur les marchés financiers, les doutes reviennent néanmoins en cette fin de semaine. En effet, la mise en place d’un nouveau système de détection et de reporting dans la province chinoise du Hubei a fait apparaître sur la seule journée d’hier 15 000 nouveaux cas. Cela porte le total de malades à plus de 60 000 cas pour près de 1400 morts.
Les grains européens trouvent néanmoins du support à travers la poursuite de la chute de l’euro/dollar qui à 1,0830 est au plus bas depuis avril 2017. L’euro/dollar a ainsi reculé de 2,7 % depuis un mois soit aux cours actuels, l’équivalent d’un renchérissement d’environ 5 €/t pour le blé et de 10 €/t pour le colza.
Cet euro faible et la bonne dynamique export européenne des dernières semaines permettent aux cours de globalement se maintenir sur Euronext. Et ce malgré des cours en repli sur la mer Noire et à Chicago.
Aux Etats-Unis les opérateurs les plus optimistes espèrent encore que la Chine va mettre en application l’accord commercial signé le 15 janvier dernier qui prend effet ce samedi 15 février. Cela entretient les rachats de positions shorts sur le complexe soja. Et cela apporte une touche de fermeté dans un monde oléagineux qui est de nouveau marqué par la déroute de l’huile de Palme. Les cours à Kuala Lumpur ont ainsi perdu 10 % en 10 jours et reviennent tester leur récent point bas à 2600 ringgits la tonne.
En Amérique du Sud les récentes pluies renforcent encore les perspectives de production. Au brésil, c’est Agroconsult qui remonte de 2 Mt sa prévision de soja à 126,3 Mt. Tandis qu’en Argentine la bourse de Rosario remonte son estimation de récolte à 55 Mt de soja et 50 Mt de maïs.
Marché américain
L'explosion du nombre de nouveaux cas comptabilisés comme malade du coronavirus en Chine a jeté un froid hier sur le marché de Chicago. Mais seuls le blé et le maïs ont été affectés tandis que le marché du soja reste soutenu par des rachats de positions avant la mise en application théorique des accord commerciaux signés avec la Chine à partir de ce samedi 15 février.
La correction technique se poursuit donc sur le blé à Chicago avec des cours au plus bas depuis près de 2 mois et cela malgré de bons chiffres export hebdomadaires de 643 100 t qui ressortent dans le haut des attentes.
En maïs, les ventes export hebdomadaires repassent pour la première fois depuis 4 semaines sous le cap du million de tonnes, ce qui, alors que les perspectives de production s'améliorent en Argentine, pèse sur les cours.
Le soja quant à lui ignore les remontées de production au Brésil et en Argentine et ignore les ventes export hebdomadaires US décevantes sur la semaine passée à 645 000 t.
Dans ce contexte, les fonds ont vendu hier sur Chicago environ 9500 lots de maïs et 4500 lots de blé alors qu'ils ont acheté 9 500 lots de soja.
Marché mer Noire
Les producteurs finalisent les préparatifs pour la campagne de printemps. La profitabilité permise par les différentes cultures reste un des éléments essentiels lors de la prise de décision de l’assolement pour la saison suivante. Le maïs et le tournesol sortent souvent dans le top des classements des cultures les plus rentables.
Ainsi, cette année encore, les surfaces de tournesol en Ukraine comme en Russie devraient connaitre de nouveaux plus hauts respectifs. L’avance qu’avait traditionnellement l’Ukraine par rapport à la Russie en termes de production diminue fortement, les deux pays étant désormais au coude à coude pour la place de premier producteur mondial de tournesol.