Marché européen
La journée d’hier a été marquée par une très forte amplitude des cours tous produits, la palme revenant au colza avec des variations de près de 10 €/t sur la seule journée d’hier. Ces mouvements reflètent l’incertitude qui règne chez les opérateurs, partagés entre des fondamentaux qui demeurent globalement tendus, et l’incertitude qui règne maintenant sur les conséquences liées à la propagation du coronavirus.
La grève des dockers pèse de plus en plus sur l’activité export origine France, comme illustré par la demande de la Tunisie d’éviter de charger à partir des ports français. Le surcout lié à cette demande est conséquent, obligeant nos exportateurs à trouver des alternatives. Nul doute que ce sujet sera abordé lors de la conférence du Paris Grain Day ce vendredi.
Le palme a connu une folle journée hier avec un record de baisse à plus de 10 % suivi ce matin par une hausse tout aussi conséquente. Ces variations journalières sont historiques, et il faut remonter à plus de 10 ans pour trouver une telle amplitude. Cela a engendré une forte amplitude des cours du colza. Dans de tels contextes, les stratégies de couverture à base d’options sont à privilégier.
Sur la scène internationale, on notera l’appel d’offres de la Syrie portant sur 200 000 t de blé, dont l’origine ne pourra être que russe. Les USA ont vendu un peu plus de 124 000 t de maïs au Mexique hier et la Jordanie a acheté 60 000 t de blé de qualité hard, origines optionnelles. L’achat des 900 000 t d’orge fourragère par l’Arabie Saoudite fin de semaine dernière est d'origine optionnelle, mais il y a fort à parier que la part du lion reviendra au bassin mer Noire.
D’un point de vue climatique, des pluies bénéfiques sont attendues sur le sud Russie dans les prochains jours.
Marché américain
La volatilité était également de rigueur sur Chicago hier soir, avec un léger repli des cours du soja, pénalisés par la faiblesse de la demande chinoise et l’arrivée proche des origines brésiliennes.
Le maïs trouve du soutien dans une activité export élevée, avec par exemple 668 559 tonnes chargées sur la semaine du 16 au 23 janvier, contre 396 613 tonnes la semaine précédente.
Les fonds se montraient nets acheteurs hier pour 21 000 lots de maïs, et nets vendeurs de 3 000 t de blé et 3 000 t de soja.
Les opérateurs sont toujours dans l’attente de voir se concrétiser des achats chinois, achats de plus en plus incertains, notamment avec une demande qui pourrait se replier, liée à la propagation du coronavirus.
Marché mer Noire
Malgré un rythme de chargements en demi-teinte, le ministère de l’Agriculture russe a confirmé hier l’objectif de la fédération d’exporter 46 Mt de céréales sur cette campagne dont 36 Mt de blé. Un tel chiffre pose question lorsque l’on sait que la Russie n'est parvenue à charger pour le moment que 26 Mt de céréales depuis le début de la campagne contre 30.9 Mt sur la même période l’an passé.
Ainsi, les autorités russes visent 2 Mt de plus d’exportations de blé que ne l’anticipe l’USDA. Ce chiffre apparait comme dorénavant inatteignable. En orge également, à la lumière des mauvais chiffres de chargements depuis le début de la campagne, les opérateurs locaux n’adhèrent pas non plus à la perspective de chargements au-delà des 4 Mt quand l’USDA et les autorités les anticipent au-dessus des 5 Mt.