Marché européen
Les cours des céréales évoluaient une fois de plus dans le calme hier, dans un contexte d’incertitude, notamment sur les conséquences de la grève SNCF actuelle sur nos marchés. En effet, on enregistre de nombreuses annulations de trains, par manque de conducteurs, et cela pourrait poser des problèmes d’approvisionnement à terme pour certaines usines. Le début de campagne s’est illustré toutefois par une bonne activité à l’export, que ce soit pour l’UE ou pour la France. Ainsi depuis le début de la campagne, l’UE a exporté 11.95 millions de tonnes de blé, soit une hausse de + 63 % par rapport à l’an passé à date, et 3.6 millions de tonnes d’orge, en hausse de + 48 %.
Sur la scène internationale, on note un nouvel appel d’offres de l’Egypte aujourd’hui en blé, avec une compétitivité qui devrait encore s’afficher forte de la part des origines russes, très compétitives, malgré une nouvelle progression des cours semaine passée sur le bassin mer Noire. Les chargements demandés par l’Egypte sont compris entre le 5 et le 15 février. On notera également la vente de 300 000 t de soja origine USA vers la Chine, dans le cadre d’une exemption des tarifs douaniers, normalement affichés à 30 %.
Les opérateurs attendent ce jour le chiffre des emblavements en blé pour la France publié par le ministère, dans un contexte où les pluies ont réduit sensiblement les surfaces, notamment sur l’ouest de l’hexagone et plus particulièrement en Bretagne. Les analystes d’Agritel estiment que près de 500 000 hectares pourraient être abandonnés au profit de cultures de printemps.
C’est le colza qui tire une fois de plus son épingle du jeu, avec une nouvelle hausse hier, permettant aux cours de s’afficher au plus haut de la campagne. Le palme poursuit son envolée et ce matin les chiffres du MPOB montrent une baisse de la production de palme en Malaisie de – 14.35 % sur le mois de novembre, alors que les attentes des traders se situaient autour de - 10 %.
Marché américain
Nouveau léger repli en blé et en maïs hier sur Chicago, dans un contexte d’activité à l’export décevante. Seul le soja tirait son épingle du jeu, avec une nouvelle vente de 300 000 t à destination de la Chine. Cette dernière, après avoir accordé un quota de 10 millions de tonnes sans droits de douane, vient apparemment d’accorder un nouveau quota de 1 million de tonnes, afin de montrer sa bonne volonté face aux USA, qui menacent de nouvelles sanctions la Chine à compter du 15 décembre.
Les inspections à l’export en blé s’affichaient à seulement 228 086 t, en deçà de la semaine passée et des attentes des traders. Le marché devrait être calme aujourd’hui, dans l’attente du rapport USDA de décembre communiqué ce soir à 18 h.
Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 5 000 lots de maïs et 3 000 lots de blé. Ils étaient nets acheteurs pour 11 000 lots de soja.
Marché mer Noire
Hier soir, le président ukrainien a enfin rencontré son homologue russe dans le cadre d’un sommet de trois heures au « format Normandie », tenu à Paris pour la première fois depuis trois ans. La rencontre s’est faite sous l’égide des dirigeants de la France et de l’Allemagne et a suscité un grand intérêt des observateurs européens, mais aussi de ceux de Kiev et de Moscou qui veulent croire à une avancée sur le dossier du Donbass. Les deux contreparties sont convenus d'un cessez-le-feu complet d'ici la fin de l'année . D'autres points ont été discutés comme le retrait des forces séparatistes des régions de Lougansk et Donetsk non contrôlées par l'Ukraine, l'échange de tous les prisonniers sans exception, ainsi que la restitution du contrôle des frontières par l’Ukraine. Ces discussions pourraient ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays même si les choses restent fragiles avec une marge de manœuvre étroite. Une autre réunion est prévue dans quatre mois pour vérifier la situation.