
Marché européen
Au fur et à mesure de l'avancée des récoltes, les opérateurs européens intègrent une baisse des volumes de récolte et des disponibilités sur la campagne 2018/2019. La pression récolte habituelle ne se fait ainsi pas sentir avec des acheteurs actifs sur les périodes rapprochées. Les cours enregistraient d'ailleurs hier un nouveau mouvement de fermeté tant sur le marché physique que sur le marché à terme d'Euronext. La dynamique haussière a d'ailleurs été remarquée hier sur les contrats à terme blé et maïs où une hausse de plus de 4 €/t sur les échéances récolte 2018 était enregistrée.
Face à cette situation, certains pays importateurs se repositionnent aux achats à l'image de l'Algérie qui lance un appel d'offres en blé tendre pour des chargements programmés en octobre. Les qualités disponibles de la récolte française devraient satisfaire cette demande sachant que les opérateurs suivent l'activité export de près. La Commission européenne publiait d'ailleurs hier ses chiffres hebdomadaires à l'export et relate, depuis le début juillet, 775.000 t de blé et 310.000 t d'orges exportées vers les pays Tiers.
Le marché du colza, bien qu'en hausse, ne profite pas de la même dynamique que les céréales. La baisse des volumes de production en Europe risque en effet d'accentuer le recours aux importations de substitution. Les cours de l'huile de colza s'effritent depuis le début juillet s'ajustant ainsi au mouvement de repli de l'huile de palme d'importation en Europe.
Marché américain
Les cours du blé à Chicago ont enregistré une nette hausse hier, gommant ainsi le mouvement de repli de la fin de semaine. L'échéance Décembre 2018 est revenue ainsi se négocier au-dessus de 5.70 $/b avant de se replier en fin de séance. La baisse des disponibilités en Europe et les difficultés actuelles en Australie viennent ainsi animer le marché américain. Ce dernier était jusqu'à maintenant très concentré sur les récoltes des blés d'hiver qui sont réalisées désormais à hauteur de 85 % et sur l'évolution de l'état des cultures de printemps. L'USDA révisait hier légèrement à la baisse l'évaluation des cultures, jugeant 78 % des surfaces de blé de printemps dans un état "bon à excellent".
Le maïs poursuit quant à lui son mouvement de hausse et revient ainsi tester ses plus hauts depuis plus d'un mois. Les opérateurs restent vigilants sur l'évolution de l'état des cultures qui pour l'heure demeure inchangé avec un état "bon à excellent" pour 72 % des surfaces.
L'état des cultures de soja est également reconduit cette semaine par l'USDA avec 70 % des surfaces dans un état "bon à excellent". Actuellement, les cours des graines de soja sont toujours attractifs vis à vis des origines sud-américaines. Les prix viennent ainsi tester les zones de résistance dans un contexte où les chargements à l'export sont bons avec la confirmation d'un flux en place entre les USA et l'Europe actuellement.
Marché mer Noire
La tendance amorcée depuis plusieurs années d’une réduction progressive des coûts de fobbing en Ukraine se poursuit. Au cours des trois dernières campagnes, une réduction moyenne annuelle du coût de chargement des bateaux d’environ 2.5-3 $ avait été observée. Cette diminution des frais de fobbing s’explique par une compétition de plus en plus importante entre opérateurs, du fait de l’augmentation croissante du potentiel de chargement grâce aux investissements réalisés dans les infrastructures portuaires.
En ce début de campagne, les principaux opérateurs portuaires travaillent ainsi avec les valeurs suivantes : 11$ sur Odessa, 9$ sur Nikolaïev et moindre pour des ports tels que Kherson ou Berdiansk.
Cette conjoncture profite aux producteurs qui peuvent ainsi être rémunérés sur des niveaux de prix de plus en plus proches des niveaux FOB.