Analyses 12/07/2018

Marché européen

Les marchés poursuivaient leur déprime affichée depuis le début de la semaine, dans le sillage de Chicago. En France, les chantiers de récolte continuent, affichant des résultats plus satisfaisants en blé au gré des avancées sur les grandes zones de production. La qualité est au rendez-vous, même si par endroit on note quelques soucis liés à la fusariose, cela reste marginal. Les teneurs en protéines et en PS sont globalement satisfaisantes. En colza, l’hétérogénéité demeure de rigueur avec des rendements par parcelle s’affichant du simple au double.

FranceAgriMer affichait hier ses nouvelles estimations de bilans pour la campagne 2017/2018 :

  • En blé, le stock de report est revu en hausse à 3.0 millions contre 2.6 affichés le mois dernier, conséquence d’une révision à la baisse des exports pays tiers à 8.17 millions de tonnes contre 8.4 affichés le mois dernier, et la collecte revue en hausse à 33.37 millions de tonnes contre 32.97. Les exports intracommunautaires par contre sont revus en hausse à 9.26 millions contre 9.03
  • En orges, le stock de report est revu en hausse à 1.67 millions contre 1.40 affiché le mois dernier, conséquence d’une révision à la baisse des exports pays tiers à 2.6 millions de tonnes contre 2.8 afffichés le mois dernier.
  • En maïs, le stock de report est revu en hausse à 2.91 millions contre 2.84 affichés le mois dernier.

Sur la scène internationale, l’Indonésie a acheté environ 90 000 t de blé meunier origine mer Noire.

D’un point de vue géopolitique, les USA continuent de surenchérir sur les mesures de distorsion de concurrence, menaçant de taxer encore davantage les produits d’importation. Cela nuit bien entendu au commerce mondial, et les cours des matières premières agricoles origines américaines chutent, notamment en soja.

Après Sovecon, c’est au tour d’Ikar de réviser à la baisse son estimation de production de blé en Russie, en affichant cette dernière à 70.8 millions de tonnes, contre 71.5 affichés auparavant. Ce dernier estime que la Russie sera en mesure d’exporter sur la campagne 2018/2019, 32.5 millions de tonnes de blé, à comparer à un peu plus de 40 millions pour 2017/2018. Rappelons que ces chiffres incluent pour Ikar la Crimée.

La journée sera marquée par le rapport USDA du mois juillet, ce soir à 18 h.

Marché américain

Très net repli des cours une nouvelle fois hier, dans le double contexte de crise géopolitique et de conditions climatiques favorables sur la Corn Belt.

Les cours du soja s’affichent maintenant sur un plus bas depuis 10 ans, alors que le blé repassait sous le support des 5 usd/boisseau sur l’échéance Décembre.

Les fonds se montraient nets vendeurs hier pour 21 500 lots de maïs, 13 500 lots de soja et 10 000 lots de blé.

Des pluies bénéfiques sont attendues sur la Corn Belt dans les jours à venir, mais l’attention des opérateurs va se porter sur le rapport USDA de ce soir.

Marché mer Noire

L’Ukraine vient de se doter d’un nouveau cadre législatif pour encadrer la production, la transformation et l’étiquetage des produits organiques et se rapproche ainsi progressivement des standards européens. D’année en année, la production organique ne cesse d’y croître. Si le nombre de fermes disposant aujourd’hui de la certification biologique pour leur production est peu élevé (environ 250), ce sont déjà plus de 400 000 ha qui sont dédiés à cette filière. L’ensemble des acteurs de la filière à savoir producteurs, traders, processeurs montre un intérêt croissant pour ce type de production avec pour leitmotiv l’export. Notons sur ce point que 80 % des exports ukrainiens de produits biologiques sont destinés au marché européen. Si les matières agricoles non-transformées représentent la grande majorité des volumes exportés, la proportion de produits semi-transformés croît également rapidement.

Cette nouvelle loi est aussi l’occasion pour le ministère de l’Agriculture d’afficher des avancées tangibles sur un dossier présenté comme stratégique pour le développement agricole du pays, au même titre que le déploiement de l’irrigation, la maitrise de la qualité alimentaire, la recherche de nouveaux débouchés exports, et le développement des zones rurales.