Analyses 01/06/2018

Marché européen

Les cours du blé rebondissaient sur leur support des 182 €/t base Euronext Décembre, confirmant la dominance des aspects techniques actuellement sur les marchés, en attendant une reprise du poids des fondamentaux, notamment avec l’évolution des conditions climatiques sur le bassin mer Noire. En effet, le mois de juin est le mois le plus impactant généralement sur le potentiel de production de cette région, ce qui sera essentiel à suivre.

Si à ce jour des craintes sont affichées sur un déficit hydrique sur l’Ukraine et le sud de la Russie, ce sont davantage les températures qui seront à surveiller. Les équipes d’Agritel seront présentes dès la semaine prochaine, tant en Ukraine qu’en Russie, pour constater l’évolution du potentiel récolte sur ces deux pays.

L’euro demeure également source de volatilité avec une parité ce matin qui s’affiche à 1.1680 contre usd.

On notera une nette dégradation des bases sur le marché physique en orges fourragères, celles ci étant passées de - 4 à – 14 €/t en l’espace de quelques semaines.

Sur la scène internationale, la Corée du Sud poursuit ses achats de maïs origines optionnelles, alors que les opérateurs attendent le résultat de l’appel d’offres de l’Algérie pour du blé chargement première quinzaine de Juillet.

Les douanes européennes affichent cette semaine des exportations de blé pays tiers à 247 000 t, portant le total depuis le début de la campagne à 18.6 millions de tonnes contre 22.8 l’an passé à date, soit en repli de 18 %. En orges, les chiffres sont quasi similaires à ceux de l‘an passé, alors que les importations de maïs ont bondi, passant à date de 11.2 millions de tonnes à 15.8 millions, soit une hausse de + 40 %.

Le colza se repliait nettement hier sur Euronext, essentiellement sur considérations techniques, mais également sur repli ces derniers jours du palme, conséquence d’une activité export à partir de la Malaisie en repli.

Marché américain

Consolidation hier sur le Cbot après les forts mouvements de ce début de semaine.

En blé, les opérateurs demeurent partagés entre des conditions climatiques qui s’améliorent sur les USA, et des craintes qui subsistent sur le bassin mer Noire.

Les semis de maïs et de soja se déroulent de manière quasi optimale, ce qui limite actuellement le potentiel de hausse de ces deux produits.

Les négociations entre les USA et la Chine demeurent au centre de  l’actualité, chacun continuant de souffler le chaud et le froid. Les taxes imposées par Trump sur les importations d’acier et d’aluminium engendrent des tensions également avec le Mexique, qui pourrait par rétention imposer des taxes sur les importations de maïs américain.

Les fonds se montraient hier nets acheteurs pour 1 000 lots de maïs et 3 000 lots de blé. Ils étaient nets vendeurs pour 4 500 lots de soja.

Marché mer Noire

Les estimations tombent sur le bassin mer Noire à l’heure où la moisson devrait débuter d’ici à peine un mois sur les zones majeures de production. En Russie, le centre de prévisions météorologiques estime la production de blé d’hiver en baisse de -10 % par rapport à l’an dernier en raison des conditions sèches sur le sud du pays. D’ailleurs, les prévisions n’annoncent toujours pas de pluie à horizon 15 jours sur le District Sud, ce qui devrait pénaliser le remplissage des grains.

En Ukraine, le service météorologique de l’Etat annonce une production de blé d’hiver à 24 millions de tonnes contre 25,4 Mt l’an passé (le blé d’hiver représente environ 95 % du blé en Ukraine). Cette baisse fait également suite à la sécheresse qui perdure sur l’ensemble du pays et principalement sur le sud. Les équipes de l’European Agritel Tour seront sur le terrain à partir de lundi en Roumanie, puis en Russie et en Ukraine afin de vérifier ces estimations.