
Marché européen
Le rapport USDA a confirmé une activité export soutenue aux USA en maïs, et décevante en soja. En blé, le stock américain fin de campagne était supérieur aux attentes. Dans ce contexte, le rapport s’affichait comme neutre à baissier en blé et soja, et haussier en maïs.
Au niveau des bilans mondiaux, peu de surprises, si ce n’est une nette discordance entre les estimations de production de maïs au Brésil affichées à 88 millions de tonnes par le Conab, et 95 millions de tonnes par l’USDA.
Ce sont davantage les marchés financiers qui font la une de l’actualité, avec un nouveau plongeon des bourses américaines hier, le Dow Jones et le Nasdaq cédant autour de 4 % chacun. Les craintes d’un retour inflationniste, avec pour corolaire une hausse des taux, conjuguées au vote du sénat sur le budget américain, entrainent de nombreuses ventes de la part des opérateurs sur les marchés actions.
Dans ce contexte, seuls les cours du blé cédaient un peu de terrain sur Euronext hier, alors que les maïs et colzas étaient quasiment inchangés.
Sur la scène internationale, l’Egypte met à profit ce léger repli pour lancer un nouvel appel d’offres. Idem pour la Jordanie avec un tender pour 100 000 t de blé de qualité hard et 100 000 t d’orge fourragère.
D’un point de vue climatique, pas de craintes particulières sur la vague de froid en Europe pour le moment, le focus se portant toujours sur le continent américain. Sur le bassin mer Noire, les grandes zones de production sont également jugées dans de bonnes conditions.
L’euro poursuit son repli face au dollar à 1.2250 ce matin, le dollar bénéficiant d’anticipations de hausse rapide des taux d’intérêts.
Les exportations hebdomadaires européennes en blé s’affichent sur un niveau très bas à 157 000 t seulement. Celles d’orge étaient supérieures à 243 000 t, confirmant l’appétit pour cette céréale sur la scène internationale.
Marché américain
Le rapport mensuel de février de l'USDA a révisé les perspectives américaines à l'export en hausse en maïs, poussant ainsi au repli des stocks. Ces derniers s'affichent ainsi à 59.78 Mt, en repli de l'ordre de -3.18 Mt par rapport au mois dernier aux USA. La progression des volumes exportés parait tout à fait possible si les prix américains demeurent attractifs face aux origines sud-américaines, sachant que la production argentine de maïs est attendue en repli en raison des conditions sèches. Le maïs à Chicago se négocie ainsi proche des plus hauts depuis fin octobre dernier avec des craintes grandissantes sur la production au Brésil désormais.
En soja, la situation s'alourdit en revanche sur le marché américain face à une baisse des exportations. L'USDA révise ainsi le chiffre de l’activité export des USA pour la campagne 2017/2018 à 57.5 Mt soit -1.64 Mt par rapport à janvier dernier. Malgré une séance volatile, les cours ont néanmoins affiché une hausse en fin de journée, portés par les inquiétudes climatiques en Argentine où la production est attendue en repli de l'ordre de -2 Mt. Au Brésil, l'USDA, comme le CONAB, révisent le potentiel de production en hausse par rapport au mois dernier mais dans des perspectives de production inférieures aux attentes.
Après un nouveau plus haut depuis 4 mois en cours de journée, le marché du blé a marqué un repli en fin de journée intégrant une révision des stocks en hausse aux USA en blé et un marché export mondial dominé par les origines mer Noire.
Marché mer Noire
L’USDA venait apporter quelques changements sur la zone mer Noire dans son rapport publié ce jeudi soir. En blé, l’objectif d’exports pour la Russie a été augmenté sans surprise de +1 Mt à 36 Mt ce qui parait logique compte tenu des exportations records depuis le début de la campagne.
En Ukraine, les exports n’ont pas été ajustés et restent sur un objectif réalisable de 17 Mt avec une production qui a été relevée de +0,5 Mt à 27 Mt contre une estimation du ministère de l’Agriculture à 26,12 Mt.
Au Kazakhstan, rien n’a été modifié, mais il est tout de même intéressant de noter que l’objectif export de l’USDA parait relativement faible à 7,5 Mt. En maïs, l’USDA s’est aligné sur la production en Ukraine estimée par le ministère à 24,12 Mt soit une baisse de -0,9 Mt dans le rapport. Les exports ont été réajustés à la baisse à 20 Mt, ce qui parait encore ambitieux au vu du retard des ukrainiens dans les chargements de maïs.
Vous trouverez plus de détails sur les bilans du bassin mer Noire dans l’édition du Black Sea Highlight (cliquez ici) publiée hier par les analystes d’Agritel à Kiev.